En tant que qu’hypnologue et UX Designer, cela faisait un petit moment que je voulais écrire un article sur un sujet que je trouve fascinant : Les biais cognitifs. Petit souci : on en dénombre (pour le moment) plus de 200 ! Alors pour garder un article facile à lire, je me suis dis que ce serait sympa de saucissonner tout ça et d’en faire une série d’articles que je publierai de temps à autre, intercalés entre d’autres posts et les épisodes d’HypCast.

Voici donc le deuxième article de la série !
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Qu’est-ce qu’un biais cognitif ?

C’est bien sympa tout ça, mais c’est quoi un biais cognitif au juste ?

Eh bien un biais cognitif est un mécanisme de pensée qui altère notre jugement ou notre perception de la réalité. Pour faire simple, notre cerveau nous fait prendre un raccourci intellectuel (qui parfois révèle notre manière de penser) afin de nous faire gagner du temps. Le problème ? Pris inconsciemment, ces raccourcis nous mènent à des perceptions où des conclusions totalement fausses alors qu’elles nous semblent parfaitement logiques (quoi de plus normal que d’être d’accord avec nous-même ?)

Notre cerveau a tendance à prendre des raccourcis dès qu’il peut afin de nous faire gagner du temps et de l’énergie (un héritage ancestral sympa pour survivre dans un environnement hostile dans lequel le temps de réaction est crucial). Cette stratégie fonctionne la plupart du temps mais est loin d’être parfaite, tout particulièrement quand il y a une grande quantité d’information à appréhender. Notre cerveau, aussi « bienveillant » et évolué soit-il, est alors incapable de les analyser à la volée et de les ordonner correctement !

Les biais cognitifs sont donc des raccourcis, des schémas de pensée inconscients et faussement logiques. Ils nous permettent d’agir et de prendre des décisions (bonnes ou mauvaises) rapidement mais bien souvent au détriment de la réalité. Entre réactivité et objectivité, notre cerveau choisi donc la première solution.

OMG ! Ça veut dire que notre cerveau nous trompe tout le temps ?

Oui. Mais c’est pour notre bien (la survie, vous vous souvenez ?). Et au final, l’essentiel est de savoir que ces biais cognitifs inconscients existent… afin de mieux les contrer ! Pour bien comprendre, le mieux est de prendre quelques exemples. Aujourd’hui, on continue donc notre aventure dans le monde fantastique des biais cognitifs avec 6 autres exemples !

Fear Of Missing Out (FOMO) où la peur de rater quelque chose

« Bénéficiez de -50% sur le prix du nouvel iPhone jusqu’à ce soir ! » ou « Soldes monstres ! Plus que 5 heures pour bénéficier d’une réduction de 20% sur la magnifique veste que vous avez repéré en magasin ! »

Forcément, de telles promos donnent envie de sortir la carte bleue pour ne pas les louper, non ? A supposer que ces produits vous intéressent. Quoique… On a tous en tête les reportages télé où Josette achète 15 paquets de dosettes de café alors qu’elle n’a pas de machine à café… Simplement parce que les dosettes sont en promo JUSQU’A DEMAIN SEULEMENT !

Bref, vous avez compris comment fonctionne le FOMO. C’est aussi lui qui vous pousse à rafraîchir compulsivement votre flux Facebook ou Insta… « Parce que bon, on sait jamais, il y a peut être un nouveau post incroyable à ne pas louper !! »

Foutu FOMO.

L’effet d’ancrage où technique de prix psychologique

L’effet d’ancrage est un biais qui est une nouvelle fois utilisé en magasin pour biaiser votre jugement.

« Oh mon Dieu, cette incroyable paire de Sneakers est soldée à 99,99€ ! Il ne faut surtout pas que je loupe cette promo, c’est moins de 100€, c’est une super affaire ! »

Voilà en substance ce que se dit notre cerveau à deux doigts de craquer. Mais si ces fameuses Sneakers avaient été soldées à 100€ pile poil, un tel dilemme ne serait pas en train de se jouer à l’intérieur de notre crâne. Selon Kenneth Manning et David Sprott, deux chercheurs qui ont étudié l’effet psychologique des prix, nous avons même 25% plus de chance de craquer si un prix se termine par « ,99 ». Une technique connue mais qu’il est toujours bon de se rappeler !

Le biais de conformité

Une idée répandue ne fait pas sa vérité, c’est bien connu. Et pourtant, le biais de conformité fait parfois fi de ce sage dicton. Et la raison est simple : notre crainte du rejet ou notre envie d’être accepté au sein d’une communauté.

C’est ce biais cognitif qui nous pousse à adopter le comportement de la majorité sans réfléchir ni interroger ses fondements. En 1951, Solomon Asch a mis en lumière ce mécanisme grâce à une expérience qui porte désormais son nom. Le chercheur souhaitait étudier de quelle manière une personne réagit face à un groupe donnant des réponses totalement fausses à des questions basiques. Près des trois quarts des personnes se rangent finalement du côté de la majorité malgré leurs réponses erronées, par souci de « conformité sociale » ! Hallucinant, non ?

Non René, la Terre n’est pas plate même si ça te permet d’avoir des amis.

Le biais d’autocomplaisance aka « C’est pas de ma faute »

Difficile de rester objectif.ve lorsque l’on sait que l’on a merdé, hein ? Au lieu de se remettre en question, on se trouve la plupart du temps des excuses, bien souvent d’origine extérieure.

« Ouais, j’ai arrêté le sport mais bon, avec le Covid tout ça, c’était vraiment pas facile de continuer…Pis avec le masque tout ça… » #truestory

Voilà, vous avez le principe ! Notre cerveau a naturellement tendance à nous faire tomber dans le piège de l’autocomplaisance, ce qui peut nuire à l’atteinte de nos objectifs. En avoir conscience est la première étape pour ne plus tomber dedans ! Attention hein, ce n’est pas une raison pour vous autoflageller au moindre écart ! 🙂

L’effet de rareté

« Génial, la PlayStation 5 est de nouveau disponible sur Amazon ! Ça fait 6 mois que j’attends de pouvoir l’acheter, elle était en rupture de stock partout ! Il n’y a que 60 unités en stock et clairement, il n’y en aura pas pour tout le monde ! Vite, je clique sur le bouton « Commander-tout-de-suite-avant-qu’il-n’y-en-ait-plus » ! Que dis-je, je double, je triple clique ! Je tape, je saute, je danse et je virevolte sur ce bouton ! »

Hahem… Bon, vous avez compris le premier aspect de l’effet de rareté.

Le deuxième aspect, bien connu du monde de l’Art, est celui qui fait que certains collectionneurs sont prêts à débourser des millions pour obtenir une oeuvre.

« La Joconde ? Ouais, j’ai dépensé sans compter… Mais bon, il n’y en a pas 2, c’est la seule est l’unique, vous voyez ? »

OK John Hammond le mytho, mais la Joconde n’a jamais été à vendre. Oui mais bon, comme ça vous avez l’idée.

Le biais de réciprocité

« Tenez M’sieurs-Dames, vous goûterez bien un petit bout de saucisson ? C’est gratuit ! Il est bon, hein ? Bon bah maintenant, vous allez m’en acheter un, n’est-ce pas ? »

La prochaine fois que vous êtes confronté.e à cette situation au (super)marché, vous saurez quoi répondre !

« Non Gérard, tu ne m’auras pas avec ta technique commerciale usant du biais de réciprocité ! Je ne me sens absolument pas redevable et obligé.e de t’acheter un saucisson parce que tu m’en as donné un petit bout ! Et tu sais quoi Gérard ? Il est même pas bon, ton saucisson ! Tu peux te le garder ! Et de toutes façons j’suis vegan, OK ? ! »

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JUSQU’À CE SOIR MINUIT SEULEMENT ! 😜