Notre cerveau est une incroyable machine. C’est lui qui gère l’ensemble de notre organisme et fait l’interface entre notre monde intérieur et notre réalité. Cet organe enchâssé dans notre crane gère nos apprentissages, nos automatismes, nos émotions et toute une multitude d’autres mécanismes essentiels à notre survie et à la préhension de notre monde. Parmi eux, la coordination de la production et de la libération des hormones de notre corps.

Qu’est-ce qu’une hormone ?

Une hormone est un composé moléculaire biochimique produit par de minuscules usines appelées « glandes endocrines ». Chacune d’entre elles est spécialisée dans la production d’une ou plusieurs hormones. Il existe des dizaines d’hormones différentes (50 listées à ce jour) et toutes circulent dans notre corps via le sang où la lymphe. Chaque hormone délivre un message à l’ensemble du corps. Cette information transmise est essentielle à notre santé, à notre équilibre et notre bien être.

Pour bien comprendre leur utilité, prenons quelques exemples :

L’insuline

L’insuline, elle, est produite par le pancréas et plus précisément par les Îlots de Langerhans. C’est l’hormone qui permet au corps d’assimiler le sucre et les glucides que nous mangeons afin qu’ils soient utilisés comme source d’énergie. L’insuline est bien connue des diabétiques de type 1 car c’est celle-ci qui leur fait défaut et ils sont donc obligés de se faire des injections d’insuline.

La dopamine

La dopamine, elle, est, comme son nom l’indique, l’hormone qui nous dope ! A quoi ? Au sentiment de joie et de bonheur ! Différentes doses sont produites et libérées dans notre organisme à chaque fois que quelque chose de positif arrive dans notre vie, de la naissance d’un enfant (gros gros shoot de dopamine !) au moindre « Like » sur notre dernière photo Facebook. Ce « J’aime » a pour effet de produire une microdose de dopamine car il indique que nous sommes « socialement validés ». Et devinez quoi ? L’interaction et la reconnaissance sociales sont deux des besoins fondamentaux de l’Humain ! Facebook and Co. l’ont bien compris. Voilà pourquoi beaucoup d’entre nous ne peuvent s’empêcher de retourner sur ces réseaux sociaux ! Nous sommes tous, sans nous en rendre compte, accros à ces microshoots de dopamine, cette incroyable hormone de la satisfaction !

La mélatonine

La mélatonine est essentielle car c’est elle qui gère notre rythme circadien. Autrement dit, notre sommeil ! Sans elle, bonjour insomnies et troubles nocturnes. La mélatonine est notamment sécrétée quand la lumière du jour faiblit. Sa libération dans l’organisme indique à notre corps qu’il est l’heure d’aller dormir et déclenche nos phases d’endormissement.

Synthèse de la mélatonine par Emeline Courcelle.
Illustration par la talentueuse Emeline Courcelle !

C’est notamment la production de cette hormone qui est perturbée et freinée par l’exposition à la lumière bleue produite par les écrans des ordinateurs et autres téléphones portables. Pensez donc à limiter l’usage de votre smartphone au moins 2h avant votre coucher. La mélatonine est sécrétée par l’épiphyse, aussi appelée glande pinéale.

Littéralement au coeur de notre encéphale, cette minuscule glande est également au coeur de nombreux fantasmes. La raison principale réside dans le fait que son rôle n’a toujours pas été clairement et entièrement identifié. Certaines religions et courants spirituels lui prêtent des fonctions transcendantales et mystiques : Le fameux troisième oeil.

A ce jour, rien ne permet de prouver ces propos. Alors pourquoi tant d’engouement autour de cette petite glande en forme de pomme de pin (d’où elle tire son nom) ? Et bien si la pinéale fascine autant, c’est principalement parce qu’elle est capable de produire une autre substance : La DMT.

La DMT

La DMT pour Diméthyltryptamine (à vos souhaits), appartient à la famille des tryptamines, de puissants psychotropes hallucinogènes. Egalement présente dans certaines plantes et lianes des forêts équatoriales, la DMT est notamment consommée lors du rituel chamanique de l’Ayahuasca, en Amérique du Sud.

Quels sont exactement les effets de cette drogue naturellement présente dans notre corps ?

La science s’est penchée sur le sujet et permet déjà de répondre à certaines questions. En 2018, l’Imperial Collège de Londres a mené une étude sur 6 femmes et 7 hommes âgés de 34 ans en moyenne. Aucun d’entre eux n’avait jamais consommé de substances hallucinogènes auparavant.

D’après les récits de ces personnes ayant expérimenté la DMT dans le cadre de cette étude, les effets sont extrêmement fugaces (quelques dizaines de secondes à quelques minutes) et extrêmement vivaces et intenses. Ces mêmes personnes relatent une extrême lucidité sur le monde et la vie, des hallucinations visuelles incroyablement vives et, derniers effets mais pas des moindres, une dissociation corps/esprit donnant lieu à des sorties extra-corporelles.

Certains sujets sont sortis de l’expérience avec une vision du monde totalement nouvelle. Certains diront qu’ils en sont sortis « éclairés ». C’est pour cette raison que les consommateurs d’Ayahuasca rapportent souvent la sensation de transcender leur corps et d’entrer dans « un autre monde ». On comprend donc mieux le mystère qui entoure cette fameuse glande pinéale.

Mais pourquoi notre cerveau serait-il doté d’une usine à psychotropes ?

La DMT est naturellement sécrétée par l’épiphyse lors d’un stress intense, comme lors d’un coma ou une expérience de mort imminente par exemple (EMI ou NDE en anglais). Comme pendant l’expérience menée par l’Imperial Collège de Londres, la DMT permet une dissociation corps/esprit intense et instantanée. Cette dissociation serait un moyen de « se détacher » du corps physique afin de réduire la douleur ressentie causée par le traumatisme. Plutôt bien fait le corps humain, non ? Malgré cette piste (parmi tant d’autres), le rôle exact de la DMT dans le cerveau reste encore incertain.

Mais alors faut-il obligatoirement mourir pour activer la production de DMT par la glande pinéale ?

Et bien il semblerait que non, et heureusement !
Car il est aussi envisagé que toute personne est en mesure d’activer la production DMT « sur commande » grâce à différentes techniques de focalisation de l’attention, de méditation et de respiration, telle que la respiration dite « Wim Hof » ou la respiration holotropique.

Le nirvana serait-il donc niché au cœur de notre cerveau et accessible à la demande ?


Sources :
Extrait du livre « Plusieurs vies par jour« .
https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fpsyg.2018.01424/full

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